Etre belle-mère avant maman

Devenir belle-mère (ou beau-père), avant de devenir maman, ce n'est pas simple. Surtout quand on rêve d'avoir ses propres enfants, et de les élever à notre image.

On se retrouve propulsé dans l'éducation d'un enfant qui n'est pas le notre, et à qui l'on ne peut rien dire. Je dis souvent à mon mari "être belle-mère, c'est avoir des devoirs mais aucun droit" et je pense cette phrase profondément.

Le temps d'un week-end, de vacances, vous êtes LA présence féminine (ou masculine) de l'enfant, LA personne qui remplace son parent.

Suivant l'âge de l'enfant, ça se complique : évidemment, plus il grandit, plus c'est compliqué; l'enfant vous voyant systématiquement comme la personne qui prend la place de sa mère/son père.

Il faut instaurer une relation de confiance, de complicité, sans pour autant tomber dans le copinage : vous ne voulez pas qu'il vous manque de respect à la moindre occasion, et encore moins devant vos propres enfants (si vous en avez, ou quand vous en aurez).

Ce qui est encore plus difficile, c'est que cette relation ne doit jamais être prise pour acquise : elle peut se dégrader du jour au lendemain, pour seule raison que vous n'êtes pas le parent.

Il faut donc faire preuve de précautions : on s'implique, mais toujours en restant à sa place. On donne de nous-même, mais toujours en se préservant. La chute peut être rude.

Pour ma part, je ne m'autorise JAMAIS à la fâcher, et encore moins à la punir. Si j'ai un problème avec Mlle, je vais voir le père directement. Vous n'êtes pas le parent, ne prenez pas le risque que l'on vous réponde "tu n'es pas ma mère/mon père", ou pire, qu'elle vous voit comme un monstre à éliminer à tout prix.

Pour le reste, je fais comme si c'était mon propre enfant, mais avec la distance qu'il faut : je lui fait faire des activités, je lui fait faire ses devoirs, la douche, l'habille, lui prépare à manger, lui achète ses vêtements... Bref, elle sait qu'elle peut compter sur moi pour tout ce qui concerne le quotidien, et ses petits soucis de petite fille de 9 ans. Par contre, si ça relève de l'autorité, ou d'une prise de décision, je ne m'en mêle jamais. J'estime que je suis là en soutien du papa, mais que je ne peux pas et ne serait jamais sur un pied d'égalité concernant son enfant (contrairement à nos enfants en commun).

Depuis deux ans, j'ai construit un lien avec ma belle-fille, que je sais extrêmement fragile. L'arrivée de son petit frère est assez compliquée pour elle, qui a toujours été seule chez nous. Pendant ce mois d'été, le dernier mois avant mon accouchement, j'ai donc voulu lui faire comprendre que ça ne changera rien, ou presque : oui il va avoir besoin de beaucoup d'attention, mais cette attention envers lui ne veut pas dire que nous ne l'aimerons plus. On continuera de faire des sorties ensemble, elle continuera d'avoir des moments seule avec moi, ou avec son papa. Si j'achète pour l'un, j'achèterai pour l'autre. C'est comme ça. Elle va peut être mettre du temps à accepter, mais j'espère qu'un jour, elle verra que c'est toujours la grande princesse de son papa.


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